CHAPITRE IV

Campé au bord du pont naturel, ses bottes noires dépassant de la plate-forme, Yan entendait à peine les voix de ses amis, distantes et indistinctes. Le brouillard qui s’était accumulé toute la matinée au sommet des arbres géants tombait vers le sous-bois telles des gouttes de pluie. L’odeur montant de la surface impénétrable de Kashyyyk était entêtante.

Yan laissa tomber le morceau d’écorce de wroshyr qu’il tournait et retournait entre ses mains depuis un moment. Cette partie du pont ne comportait aucune rambarde. Rien ne se dressait entre l’abîme et lui.

— Attention où tu mets les pieds ! lança Leia derrière lui.

Yan sursauta mais ne se retourna pas.

— Le sol est toujours plus près qu’on ne l’imagine…

— Peut-être. (Leia approcha.) Mais si tu veux m’en croire, mets d’abord des bottes antigrav.

Tournant la tête, il lui fit un sourire en coin. L’humidité de Kashyyyk avait transformé la longue chevelure de Leia en une véritable crinière. Les courants ascendants jouaient avec sa jupe ample et son chemisier sans manches.

— Ne t’inquiète pas, chérie, je suis déjà au ras des pâquerettes !

Leia regarda le gouffre.

— Et moi qui croyais que la vue de notre appartement était impressionnante… (Elle prit Yan par un bras et le tira en arrière.) Tu me rends nerveuse.

— C’est la première fois, ironisa-t-il avec un sourire forcé. Leia, je vais bien…

Leia fronça les sourcils.

— Tu es sûr ? J’ai entendu parler de ce qui est arrivé avec Malla et Warro.

Il secoua la tête.

— Je dois mettre fin à cette affaire de dette !

— Laisse-leur du temps. Ils comprendront. Je me souviens de l’époque où Khabarakh ou un autre aîné noghri me suivait jusque dans la salle de bains !

— Ouais… Et les Noghris restent tes gardes du corps.

— Je vois où tu veux en venir.

— Non. Tu pourrais sans doute ordonner aux Noghris de te ficher la paix. Mais les Wookies sont différents. Si tu crois que Lowbacca et Warro abandonneront la partie, tu te leurres.

Leia croisa les bras.

— D’accord. Dès que nous rentrerons à Coruscant, je demanderai à Cal Omas ou à un autre conseiller de présenter un projet de loi pour raccourcir les dettes de vie des Wookies.

— Et risquer de mécontenter le conseiller Triebakk ? Oublie ça ! Je me débrouillerai seul.

— Pardonne ma plaisanterie. Je comprends ce que tu éprouves. Cette journée a dû beaucoup te coûter.

Il détourna le regard.

— J’aimerais savoir ce que j’éprouve… Je pensais que la cérémonie m’aiderait à trouver la paix intérieure. Elle a aggravé les choses ! Si j’avais pu récupérer le corps de Chewie et s’il avait eu des funérailles en règle… (Il se reprit, en colère contre lui-même.) Qu’est-ce que je raconte ? Le problème, ce n’est pas un fichu rituel !

Leia attendit qu’il continue.

— Je ne peux pas modifier ce qui est arrivé à Sernpidal, mais je m’en veux de nous avoir mis dans ce pétrin.

— Tu essayais de sauver des vies, Yan.

— Pour le bien que ça nous a fait…

— As-tu parlé à Anakin ? demanda Leia. L’as-tu informé que tu admets enfin la vérité ? Je veux dire, que sauver Chewie était impossible…

— Ce fut ma pire erreur : l’installer sur le siège du pilote !

— Yan…

— Ce qui est arrivé n’est en rien la faute d’Anakin. Mais je n’aurais pas pris les mêmes décisions que lui. Et nous serions tous morts : Chewie, Anakin, moi et un plein vaisseau de réfugiés… ! Voilà maintenant qu’ils veulent continuer cette histoire de dette à vie… (Il s’éloigna, puis revint vers sa femme.) Je ne veux pas avoir sur la conscience la mort d’autres membres de la famille de Chewie, Leia !

— Tu n’étais pas responsable.

— Si ! Qui sait le genre d’existence que Chewie aurait eue si je ne l’avais pas entraîné avec moi ?

Leia fronça les sourcils.

— Prétends-tu que tu n’aurais pas dû le libérer ? Pour ce que tu en sais, il aurait pu mourir dans un camp de travaux forcés impérial. Tu ne peux pas tenir ce genre de raisonnement. N’essaie pas de prétendre non plus que Chewie détestait batifoler dans la galaxie en ta compagnie ! Ça n’a rien à voir avec une dette à vie. Tu as entendu Ralrra : la soif d’aventure a poussé Chewbacca à quitter Kashyyyk. Lui et toi, vous vous ressembliez beaucoup !

Yan pinça les lèvres.

— Je sais. Et pourtant…

Il secoua la tête tristement.

Tout sourire, Leia prit le menton de Yan et le tourna vers elle.

— Sais-tu de quoi je me souviens le mieux ? Du jour où Chewie m’a attachée sur sa poitrine et portée à travers les sous-bois de Rwookrrorro, comme un nourrisson.

Yan ricana.

— Tu as eu de la chance. Un jour, j’ai dû voyager dans un hamac quular de Tarkazza.

Leia éclata de rire.

— Le père de Katara ? Celui qui a une rayure argentée sur le dos ?

— Celui-là même.

Yan rit avec sa femme. Mais il se détourna vite, levant le nez vers le faîte des arbres.

— De temps en temps, le chagrin s’atténue… Et puis je me rappelle… Combien de temps ça prend, Leia ? Avant qu’on oublie ?

— Comment te répondre sans donner dans les platitudes et les lieux communs ? La vie, c’est le changement, Yan. Regarde cet endroit : les poteaux lumineux ont commencé à remplacer les lanternes à lucioles, les véhicules à répulsion se substituent aux banthas… Les choses ont l’étrange manie de changer de cap quand on s’y attend le moins. Les ennemis deviennent des amis et les adversaires des confédérés. Les Noghris qui avaient tenté de m’assassiner sont maintenant mes protecteurs. Gilad Pellaeon, qui venait autrefois se procurer ici des esclaves wookies, a combattu avec nous à Ithor contre les Yuuzhan Vong. Qui aurait pu prédire des revirements pareils ? Un jour ou l’autre, la douleur s’efface.

Les muscles de Yan se contractèrent quand elle lui toucha l’épaule.

— C’est le problème. La douleur s’efface.

Il s’assit au bord du pont, les pieds pendant dans le vide. Leia s’accroupit près de lui et le prit dans ses bras.

— Je le perds peu à peu, Leia… Je sais qu’il est mort, mais je sentais sa présence, juste à la périphérie de mon champ de vision… Pour un peu, à condition de tourner vivement la tête, j’aurais cru le revoir… Je l’entendais encore, riant ou rouspétant. Crois-moi, j’ai eu avec lui des conversations aussi réelles que celle-ci ! Mais quelque chose a changé. Me voilà obligé de me concentrer sur mes souvenirs pour le revoir ou me rappeler le son de sa voix.

— Ta vie reprend son cours normal, Yan, dit doucement Leia.

Il lâcha un rire sans joie.

— Son cours normal ? Elle ne le reprendra pas tant que j’aurai le sentiment que Chewie est mort pour rien !

— Il a sauvé Anakin…

— Je ne parlais pas de ça. Je veux que les Yuuzhan Vong paient pour leurs crimes.

— Je peux accepter ça d’Anakin, Yan, parce qu’il est jeune et n’a pas tout compris. Mais je t’en prie, ne m’oblige pas à entendre ces mots sortir de ta bouche.

— Qu’est-ce qui te pousse à croire que j’en sais plus sur la vie qu’Anakin ?

Leia baissa les bras et se leva.

— Je n’ai pas réfléchi à cette question, Yan.

— Peut-être le devrais-tu, dit-il d’une voix rauque.

 

Là où, un instant plus tôt, le villip avait transmis les images du sacrifice, se tenaient maintenant vingt prisonniers serrés dans un champ d’inhibition créé par deux petits basals dovin rouge vif. Au centre du groupe composé d’espèces variées se dressait le prêtre H’kig Gotal, à qui Harrar avait promis une mort imminente. Les bords hémisphériques du champ frémissaient comme des vagues de chaleur montante.

Pendant qu’Harrar, Nom Anor, Raff, Elan et sa familière observaient la scène, un jeune guerrier yuuzhan vong entra. Vêtu d’une tunique couleur lie-de-vin, il s’inclina devant l’élite de l’assistance et approcha du champ.

— Un assassin, précisa Elan à Vergere.

— Un simple apprenti, corrigea Harrar. On ne fonde guère d’espoir sur lui. Mais sa mission, aujourd’hui, le rachètera aux yeux de beaucoup.

La surface immatérielle du champ d’inhibition fut parcourue de frémissements quand le guerrier entra dans le périmètre. Les gardes levèrent leurs bâtons, prévoyant une charge désespérée. Mais, par crainte ou par curiosité, aucun prisonnier ne fit un geste contre l’intrus.

Le guerrier se tourna vers le prêtre.

— Observez attentivement ce qui va suivre, ordonna Harrar à Elan.

D’un geste subtil de la main droite, Harrar donna le signal à l’assassin. Se tournant vers les prisonniers, il vida ses poumons avec une longue exhalation sifflante.

Le résultat fut presque immédiat. Les prisonniers reculèrent sous l’effet de la surprise, puis de la douleur. Portant les mains à leur gorge, ils cherchèrent désespérément leur souffle, comme si le champ d’inhibition s’était vidé de son air. Leurs visages devinrent bleus ou noirs. Leurs membres ou leurs appendices se tordirent. Les êtres à fourrure perdirent des touffes de poils. Du sang coula des capillaires éclatés. Certains tombèrent à genoux et vomirent du sang. Les plus résistants souffrirent plus longtemps… mais subirent en définitive le même sort.

Contraint de retenir sa respiration, l’assassin chercha à se mettre en sécurité, mais les basals dovin lui interdirent de sortir. Il fit désespérément le tour du périmètre, à la recherche d’une issue. Puis il comprit la nature du problème. Se tournant vers Harrar, il se redressa de toute sa hauteur, se frappa les épaules, les poings croisés, et inspira à fond. Du sang coula de son nez et de ses yeux. La douleur transforma son visage en un masque macabre, mais pas un son ne sortit de sa gorge. Un tremblement le parcourut de la tête aux pieds avant qu’il ne s’écroule sur le pont.

Le champ d’inhibition grouilla de centaines de formes de vie à génération spontanée. De la taille de lucioles, elles rampèrent sur les corps et se rassemblèrent aux bords du champ, tout aussi avides de sortir que le guerrier.

Harrar fit signe à un acolyte.

— Capturez un spécimen et apportez-le vite ici !

Obéissant prestement, l’acolyte passa une main gantée à travers la barrière invisible, saisit un petit animal entre le pouce et l’index et revint en courant vers la plate-forme de commandement. Avant qu’il n’ait atteint les marches, l’activité frénétique des bestioles déclina, comme si l’essaim avait déjà dépensé toute son énergie.

L’acolyte donna son minuscule otage à Harrar, qui le prit entre les trois doigts de sa main droite et le montra à Elan. Légèrement opalescente, la créature avait la forme d’un disque plat d’où saillaient trois paires de pattes.

— Ce sont des bo’tous, dit Harrar. Les porteurs et les produits dérivés de la toxine. Expulsés par le souffle de l’assassin, ils grandissent rapidement en présence d’oxygène, mais meurent encore plus vite.

— Votre arme contre les Jedi, comprit Elan.

— Un hôte habile peut produire quatre exhalaisons de bo’tous. Dans un environnement fermé, il n’y a aucune défense. Pas même pour l’hôte. Vous comprenez ?

— L’hôte court le risque de périr avec ses victimes.

— Les effets toxiques de l’exhalaison sont très brefs, ajouta Nom Anor. L’hôte, ou plutôt l’hôtesse, doit être très près de sa cible.

— L’hôtesse…, répéta Elan.

Harrar la dévisagea.

— Nous aimerions vous faire capturer par les forces de la Nouvelle République. Bien qu’il ne soit pas ravi de ce stratagème, le commandant Tla est d’accord. Quand vous serez leur prisonnière, vous demanderez l’asile politique.

— Pourquoi nos ennemis m’accepteraient-ils ?

— Parce que nous les convaincrons que vous êtes une prise de valeur, répondit Nom Anor.

— Vous leur fournirez des informations stratégiques importantes. Vous leur parlerez aussi de dissensions dans nos rangs et de disputes qui vous ont poussée à fuir.

— Le commandant Tla est-il informé de tout ça ? demanda Raff, mal à l’aise.

— En majeure partie, assura Harrar.

— Je dois protester, Votre Eminence. Je crains que cette opération devienne trop coûteuse.

— J’en prends la responsabilité, dit Harrar. N’ayons pas de véritables dissensions, tacticien.

Raff ne lâcha pas prise.

— Votre Eminence, l’exécuteur Nom Anor nous a informés qu’un Chevalier Jedi, une humaine, a survécu à une tentative d’empoisonnement. Pourquoi les bo’tous auraient-ils plus de succès ? (Il regarda Elan.) En dépit de la sophistication du système de livraison que vous avez conçu…

Un doute saisit Harrar.

— Vous êtes digne de votre poste, tacticien. Vos suggestions ?

Raff réfléchit.

— Au minimum, votre agent infiltré doit être équipé des armes supplémentaires que l’exécuteur Nom Anor jugera nécessaires pour assurer le succès, au cas où le recours aux bo’tous ne marcherait pas.

Harrar se tourna vers Nom Anor.

— Ce n’est pas nécessaire, mais c’est facile à arranger. Il existe une espèce de bâtons susceptible d’être modifiée et implantée dans le corps.

— Continuez, exécuteur, dit Harrar.

Nom Anor se plaça en vue d’Elan.

— Hélas, le succès de votre mission d’infiltration dans les Renseignements de la Nouvelle République dépendra uniquement de vous. Vous direz que vous détenez des informations sur les spores coomb. Vous insisterez pour les livrer seulement aux Jedi. Mais attention : ils ont des pouvoirs divinatoires. Ils détecteront vite la duplicité, même avec une interlocutrice entraînée depuis l’enfance à cet art. De là le besoin d’une toxine à action très rapide, véhiculée par un hôte à l’esprit vif.

Harrar tendit à Elan la créature qu’il tenait.

— Vite, Elan, prenez-la dans votre paume et refermez le poing.

Elan lui jeta un regard froid.

— Vous obéir, c’est m’engager.

— Je ne vous ordonnerai pas d’accepter cette mission, Elan. Le choix vous appartient.

Elle regarda Vergere.

— Quel conseil me donnes-tu ?

Les yeux en amande de la familière se voilèrent de tristesse.

— De refuser, maîtresse. Et pourtant, vous désirez depuis longtemps prouver votre valeur en étant chargée d’une mission digne de vos talents. Hélas, je ne vois pas de chemin plus direct pour vous élever.

Harrar considéra la compagne exotique de la prêtresse.

— Emmenez-la avec vous, Elan, si vous le souhaitez. Peut-être vous aidera-t-elle.

Elan regarda Vergere.

— Tu m’accompagneras ?

— Ne vous ai-je pas toujours suivie ?

Elan prit le minuscule bo’tou dans une main et referma les doigts sur lui, l’absorbant.

— Il migrera vers vos poumons, où il mûrira, dit Nom Anor. Vous saurez quand la toxine aura atteint son niveau maximal. Puis vous lâcherez vos quatre exhalaisons contre tous les Jedi que vous aurez pu réunir.

Elan regarda Harrar.

— Et après, Votre Eminence ?

— Que vous arrivera-t-il ? (Le prêtre lui prit la main, examinant la paume où le porteur s’était infiltré.) Nom Anor et moi ferons le maximum pour surveiller le lieu où vous serez, mais je ne peux pas vous promettre un sauvetage, seulement une mission exaltante. Si vous réussissez, vous mourrez avec les Jedi, ou vous serez exécutée après leur mort.

Elan sourit.

— Ce sera à moi de décider.

Harrar lui tapota la main.

— Votre récompense vous attend dans l’au-delà, Elan. J’envie votre prochain départ…

 

Entouré de lianes kshyy et de gardes wookies, le Faucon Millenium attendait sur la plate-forme d’atterrissage Thiss, près de la navette où Luke, Jacen, Anakin et Lowbacca étaient arrivés. La plate-forme était assez grande pour accueillir des vaisseaux de ligne, mais pour le moment, le Faucon et la navette y étaient seuls. Le spatioport de Rwookrrorro n’avait pas attiré autant de monde depuis que Chewbacca y avait posé le Faucon pendant la Crise de la Flotte Noire. Les gens venaient des districts les plus éloignés, espérant apercevoir Luke, Yan ou Leia, ou jeter un coup d’œil au cargo corellien YT-1300 que Chewbacca et Yan avaient rendu célèbre.

Yan fonça parmi les Wookies enthousiastes qui lui flanquaient des claques amicales à tuer un bœuf. Quand il arriva dans la zone isolée, autour du vaisseau, on aurait dit qu’il était resté trop longtemps dans un simulateur de gravité. Leia, Luke, les enfants et les droïds l’attendaient au pied de la rampe d’accès.

— Papa, dit Jaina, je croyais que nous partirions demain.

— Changement de plan, grommela Yan. Le vaisseau est paré ?

— Oui, mais…

— Alors, montons à bord et décollons.

— Pourquoi tant de hâte, Yan ? demanda Luke. Tu fuis quelque chose ?

Yan vit Leia sursauter.

— Pardon ? dit Yan.

— Tu as des affaires urgentes sur Coruscant ? insista Luke.

— Aujourd’hui ou demain, peu importe, dit Yan, les mâchoires serrées. Mais si tu veux tout savoir, oui, j’ai quelque chose d’urgent à régler. Un petit truc concernant les Yuuzhan Vong et le sort de la galaxie !

— Yan…

— Arrête ! (Solo se reprit.) Luke, j’en ai ma claque des marques de sympathie. Laisse tomber.

— Comme tu voudras. (Yan fit mine d’entrer dans le vaisseau, puis il se retourna.) Tu sais, j’ignore ce qui est pire, des tentatives de me consoler ou de ton arrogance. Tu crois peut-être me connaître, mais c’est faux ! Tu as perdu des amis et de la famille, Mara est malade… Je sais. Mais Chewie a donné sa vie pour sauver mon fils. C’est différent. Tu ne peux pas savoir ce que j’éprouve, Luke.

— Je ne le prétends pas. Néanmoins, j’en connais un bout sur le chagrin.

Yan leva une main.

— Surtout, ne me parle pas de la Force ! Pas maintenant. Je te l’ai dit il y a longtemps : je doute qu’une puissance mystérieuse contrôle tout dans l’univers. Jusqu’à aujourd’hui, rien n’est venu me prouver que j’avais tort.

— Après tout ce que nous avons vécu ?

— Ça avait plus à voir avec les coups de blaster qu’avec la Force, et tu le sais.

— La Force a précipité la chute de l’Empire.

— En quoi cela m’aidera-t-il ? (Yan regarda Leia, ses trois enfants, Lowbacca et les deux droïds, qui étaient tous mal à l’aise.) Je n’ai pas les capacités d’un Jedi ou la possibilité d’effacer ma mémoire comme un droïd. Je suis un type normal avec des sentiments normaux et plus que sa part de défauts. Je ne vois pas Chewie, Luke. Pas comme tu dis voir Obi-Wan, Yoda et ton père. Je n’ai pas la Force à ma disposition !

— Si, Yan. C’est ce que j’essaie de te faire comprendre. Chasse la colère et l’amertume, et tu verras Chewie.

Yan ouvrit la bouche… et se ravisa. Tournant les talons, il monta la rampe. Puis il s’arrêta et redescendit.

— Je ne suis pas prêt !

— Yan ! cria Leia.

— Jaina, ramène le Faucon à Coruscant.

Les yeux ronds, la jeune fille déglutit avec peine.

— Mais… Et toi ?

— Je trouverai tout seul le chemin du retour ! cria-t-il en s’éloignant à grands pas.

 

Dans le centre de commandement du vaisseau à facettes d’Harrar, un quadrupède de la taille d’un Ewok, créé par manipulation génétique, parcourait le sol du champ d’inhibition. Tel un fourmilier, il aspirait avec son long museau les cadavres des insectoïdes nés de l’exhalaison de l’assassin. Les prisonniers morts et leur meurtrier n’avaient pas été emportés.

Au bord du champ, Harrar et Nom Anor observaient la scène. Elan et Vergere avaient quitté la pièce.

— Beaucoup de choses dépendent du succès de ce plan, dit Harrar.

— Vous ne croyez pas si bien dire, fit Nom Anor. Depuis l’échec du préfet Da’gara à Helska, les gens me portent moins d’estime.

— J’ai confiance en vous, exécuteur.

Nom Anor inclina la tête en signe de remerciement.

— Pensez-vous qu’Elan décidera de mourir avec les Jedi, ou espérera-t-elle être épargnée par la Nouvelle République ?

— Je m’attends à ce qu’elle meure avec ses victimes.

— Et cela ne vous trouble pas ? Son domaine est très puissant. Son père a l’oreille du seigneur suprême Shimrra, n’est-ce pas ?

— C’est un grand prêtre. (Harrar soupira.) Seule Elan peut mener cette mission à bien. Il est parfois nécessaire de sacrifier l’appât pour attraper la proie.

La colère d'un Héros
titlepage.xhtml
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_000.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_001.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_002.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_003.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_004.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_005.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_006.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_007.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_008.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_009.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_010.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_011.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_012.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_013.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_014.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_015.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_016.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_017.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_018.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_019.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_020.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_021.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_022.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_023.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_024.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_025.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_026.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_027.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_028.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_029.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_030.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_031.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_032.htm
James Luceno - Les Agents du chahos 1 - La colere d'un Heros_split_033.htm